1953. La guerre est finie depuis huit ans. C'est l'âge d'Alain. Il porte des culottes courtes même en hiver, va à l'école à pied, écrit à la plume et à l'encre violette, joue dans la rue sans danger. Les premières télévisions font leur apparition. Les supermarchés n'existent pas, les ordinateurs non plus. Presque personne en France n'a encore de téléphone, ni de réfrigérateur, ni de voiture, ni de salle de bains. Le progrès ne fait pas rage, il est source de surprises, de joie et d'espérance. La consommation est une promesse, non une menace ou une prison. Quelques jours avant Noël, le maître, cigarette au bec, dessine le Père Noël et son traîneau au tableau noir. C'est un chefs-d'œuvre Il ne sait pas qu'il vient de transmettre à l'un de ses élèves la passion du dessin. Cinquante ans plus tard, Alain, devenu grand-père, nous raconte en couleurs ses fantastiques années cinquante